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Visiter Rocherfort en Vendée
Au coeur de la Charente le pays Rochefortais est une région attrayante. Il bénéficie d’un climat clément. Le paysage, où l’eau est omniprésente, est constitué de sites naturels, marais, lagunes et dunes qui abritent plus de 20 000 espèces d’oiseaux.
Un paradis pour tous les amoureux de randonnées en pleine nature. Au centre de cette région magnifique, Rochefort, une ville militaire construite sous la volonté d’un roi. Rochefort se montre d’une rare richesse culturelle. De quoi combler les passionnés d’histoire.
Cette randonnée en pays Rochefortais presque en forme de trèfle débute sur l’autoroute des Oiseaux par une visite insolite : celle des carrières de Crazannes. Extraite par les carriers pendant des siècles, la pierre de Crazannes a été employée dans le monde entier pour la construction d’édifices et de monuments. Non exploité depuis près de 50 ans, le site est resté à l’abandon et la nature a repris ses droits. Une végétation exceptionnelle notamment des fougères scolopendre, a envahit les lieux créant avec le minéral façonné par l’homme un monde irréel.
Un musée, des films et des reconstitutions et un sentier de découverte offrent un premier aperçu de la richesse patrimoniale du site. L’aire se trouve sur l’Autoroute des Oiseaux (A.837), dans le sens Saintes-Rochefort. Elle est également accessible par le réseau routier départemental.
La ville de Rochefort sera le point central de nos randonnée. La ville par elle même, est un endroit où il est agréable de se balader à pieds ou à vélo. Il faut noter que la municipalité a fait de grands efforts dernièrement pour faciliter les déplacements sans voiture. Aménagements de pistes cyclables dans la ville ainsi que dans toute la région. Alors, si vous le voulez bien, empruntons les pas de Solange et Delphine, les deux jumelles du fameux film signé Jacques Demy et traversons le fameux pont transbordeur.
Depuis le XVIIe siècle, Rochefort a une vocation militaire.
En 1660, en raison de sa position stratégique, la bourgade de Rochefort est choisie par Colbert pour bâtir le nouvel arsenal voulu par Louis XIV. Le site n’est qu’un immense marais. En 20 ans, le port militaire de Rochefort et l’immense chantier naval sont achevés. En même temps que l’arsenal, une ville naît. Construite pour les militaires, celle-ci est réalisé selon un plan en damier aux larges rues tracées au cordeau par le chevalier de Clairville, urbaniste de Louis XIV. En raison de l’activité intense de l’arsenal, ( plusieurs chantiers de constructions et 4 formes de carénage des 500 vaisseaux et navires construits ) la ville connaît un essor important et devient rapidement le centre économique de la région et cela jusqu’à la fin du XIX siècle. Vers 1900, les besoins de la marine Nationale évoluent et l’arsenal ne peut répondre aux nouvelles normes imposées par la taille des cuirassés de l’époque. ( faible tirant d’eau de la Charente ) L’arsenal sera fermé mais la ville reste fortement liée au domaine militaire grâce à une importante base aérienne et aux groupes d’écoles. Aujourd’hui les marins ont fait place aux gendarmes et les bâtiments laissés par la marine ont été réhabilités. Les bassins ont été transformés en port de plaisance et des projets culturels ont été lancés.
La corderie Royale
La corderie Royale de Rochefort est le premier bâtiment construit pour l’arsenal. Posé sur un radeau de poutres de chêne pour pallier l’instabilité du terrain marécageux, la corderie est une manufacture de cordes. La grande longueur du bâtiment, 374 mètres, s’explique par le besoin de confectionner des cordages longs d’une encablure, soit 200 m. La corderie a failli disparaître après l’incendie qui l’a détruite partiellement en 1944. En 1964, L’amiral Maurice Dupont, commandant la marine à Rochefort, entreprend de nettoyer le site En 1967, le bâtiment devient monument historique. Sa restauration complète commence en 1976 pour s’achever en 1988. Depuis la corderie Royale abrite le centre International de la mer. (musée, expositions, boutique où l’on trouve cordages, objets et aliments à base de chanvre... librairie)
L’hermione
Depuis 1997, une équipe de charpentiers navals reconstruit la frégate Hermione, ce grand navire en bois qui a transporté La Fayette aux Amériques en 1780. Charpentiers, forgerons, gréeurs et voiliers travaillent sous les yeux du public en respectant les traditions. Un parcours a été traçé pour découvrir l’ensemble du chantier. De plus, différentes passerelles permettent avoir une vision d’ensemble du navire en construction, mais également de pouvoir approcher au plus près de celui-ci comme des ouvriers qui y travaillent. Des visites guidées sont également proposées et permettent de mieux comprendre les étapes de la constructions. En complément de la visite de l’Hermione un détour par l’hôtel de Cheusses s’impose. Ancienne résidence des chefs d’escadre, l’hôtel de Cheusses est l’un des deux plus anciens édifices de la ville. Classé monument historique il abrite depuis 1936, le musée national de la Marine de Rochefort. De nombreuses collections de sculpture ornementales et des modèles d’arsenal y sont présentés.
Restons en là avec la culture maritime pour nous diriger vers le conservatoire du Bégonia.
Plus de 1500 espèces de Bégonias et plus de 12000 hybrides de cette plante sont cultivés dans le conservatoire qui offre ainsi au public la collection la plus importante au monde. Installé au “centre horticole municipal, le conservatoire se visite par petit groupe ( 25 personnes ) du mardi au samedi.
Après avoir passé une ou deux journée à visiter Rochefort et ses trésors, nous partons en balade du coté de l’estuaire en direction de la Bigotterie jusqu’à la Garenne. Face à l’embarcadère pour l’île Madame (sans doute la moins connue des îles du littoral charentais) un grand parking accueille les camping-car. On peut également accéder à l’île depuis Port-des-Barques, à marée basse par la "passe aux bœufs", un passage naturel fait de sable et de galets.
Tout au long du chemin de littoral on peut remarquer les carrelets, Ces pontons en bois sur pilotis où l’on pêche à marée haute à l’aide d’un filet.
Pour les amateurs, il faut absolument goûter aux huîtres vendues par les ostréiculteurs à Port des barques et aller faire une visite à l’écomusée. Créé en 1994, celui-ci participe à la protection de l’environnement de l’estuaire mais c’est surtout un lieu de rencontre entre professionnels amoureux de leur pays et touristes désireux de le découvrir.
Fort Lupin
Construit sous Vauban, cet édifice militaire défendait Rochefort et son arsenal. En son centre, une tour basse, armée pour des tirs plongeant, servait de logement pour les officiers. De part et d’autre, deux casernes abritaient vingt-quatre hommes chacune. Entouré par un fossé, un pont levis permet d’accéder au fort. Bien que monument historique, le fort est une propriété privée et on ne peut l’admirer que de loin. De là, on a une vue superbe sur Fort Vauban, les voiliers et le phare en fond. Nous faisons le retour sur Rochefort par Soubise, un joli petit village fleuri qui mérite le coup d’oeil.
Presqu’île de Fouras
Située à l’embouchure de la Charente, la presqu’île de Fouras-les-bains est devenu une station balnéaire avec ses cinq plages de sable fin et trois ports protégés des fortes houles par les îles d’Aix, Oléron et Ré.
Pour cette journée, nous prenons la direction de Saint Laurent de la Prée puis de la Roche. Nous retrouvons le chemin du littoral pour rejoindre Fort vauban ( Fouras ).
C’est en 1672 que Vauban fait fortifier le château de Fouras qui devient ainsi l’une des pièces maîtresse de la défense de Rochefort.
Aujourd’hui, le donjon abrite le Musée régional de Fouras où sont exposés des maquettes de bateaux, des documents historiques, des plans et des cartes, des costumes et des coiffes. De la table d’orientation, on aperçoit l’île Madame, Fort Boyard et l’île d’Aix. Nous poursuivons la balade en direction de la pointe de la Fumée où l’on peut pratiquer la pêche à pied (maximum 5 kilos )
De la Pointe de la Fumée, on découvre sur presque 360° un superbe panorama : de gauche à droite, l’estuaire de la charente, l’île Madame, le Fort Enet, l’île d’Aix, fort Boyard et au loin l’île de Ré et La Rochelle.
De la pointe de la Fumée, on peut embarquer pour l’île d’Aix qui n’est qu’à 25 minutes en bateau. Dans ce cas on laisse le véhicule sur le parking qui est malheureusement payant. ( Nous recommandons le restaurant " la Fumée"qui offre une vue sur les deux forts depuis sa terrasse. )
Pour la dernière journée en pays rochefortais nous partons en direction de Brouage en passant par la réserve naturelle de Moëze.
La réserve naturelle de Moëze est située sur la partie occidentale du marais de Brouage. Dans ce cadre unique composé d’anciens marais salants, de polders, de dunes et de vasières se côtoient oiseaux migrateurs et moutons. ( Ces derniers sont de race “Scottich Black et participent efficacement à l’entretien de l’espace naturel. Parmi les oiseaux migrateurs qui viennent se reposer et s’alimenter sur la réserve, on peut observer cigognes blanches, échasses et gorgebleues au printemps, puis canards, barges et huîtriers pies. Il va de soi que la pêche et la chasse sont strictement interdites. Toutefois, a la ferme de plaisance, on peut s’initier à la photographie animalière. ( locations de canoës )
Au coeur du marais, la citadelle de Brouage se présente comme une étoile. Ancien port sur l’océan, rival de la Rochelle, Brouage avait vocation de place de commerce.
Transformé en véritable coffre-fort grâce à la richesse tirée du commerce du sel, la citadelle connut son apogée sous Richelieu. Poudrière, Halle aux vivres, elle contribuait à l’avitaillement de la flotte. Puis, le bras de mer qui la reliait à l’océan s’envasant, Brouage connut le déclin.
Nous poursuivons notre balade dans le marais pour rejoindre Agnant (gr 4) et le pont de Merzaud. Au milieu des champs, L’abbaye est ouverte en saison. Passé Trizet, nous empruntons la RN 137 jusqu’au moulin de Beurlay.
Construit en 1817, le Moulin de Beurlay a cessé toute activité au début des années 50. A l’abandon pendant plus d’un demi siècle il a été sauvé grâce à l’initiative du maire de la commune et du conseil municipal.
En direction de Sainte Porchaire on trouve une très belle aire pour recevoir les camping-carristes. Un arrêt au château de la Rochecourbon pour visiter ses jardins à la française qui ont la particularité d’être sur pilotis s’impose. On dit que ce château a été sauver de l’abandon par Pierre Lotis.
Autre merveille architecturale, le Château de Crazannes. Niché au coeur d’un superbe parc, ce chateau a été construit sur ‘emplacement d’une ancienne forteresse dont ils restent encore le donjon, une chapelle et les douves. Le château du XIXe entièrement restauré offre maintenant 5 chambres d’hôtes.
Nous prenons la route du retour par le portes de la Venise Verte qui ouvrent l’horizon sur le marais Poitevin.