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Au pays de la lavande
Privilégiée par son climat méditerranéen, le Vaucluse et plus particulièrement la région du petit Luberon offre des paysages somptueux faits d’harmonie et d’équilibre. On dit qu’il fait bon y vivre. S’y balader est aussi fort agréable surtout pendant l’hiver, quand la froideur a envahi la France entière.
Très varié, tant par son relief que pas sa végétation, le petit Luberon se caractérise par sa douceur et sa lumière. Falaises rocheuses, combes abruptes, sauvages et giboyeuses, plaines fertiles ont depuis la nuit des temps offerts à l’homme protection et nourriture. Ainsi, le Luberon, est une terre chargée d’histoire, des premiers hommes préhistoriques à nos jours. Les thèmes pour argumenter les balades ne manquent donc pas pour partir à la découverte de cette merveilleuse région, pays de châteaux et de forteresses, de petits villages, accrochés à flanc de montagne. Pour les amateurs de bonnes tables, les restaurants réputées tout comme les caves et les petits producteurs sont légions. Autrement, nous pouvons suivre les traces de nombreux artistes qui sont venus s’installer dans le Vaucluse pour habiter de fameux petits villages aux ruelles escarpées. En arpentant celles-ci à pied, on ne peut s’empêcher d’évoquer l’histoire des Vaudois qui a marqué toute la contrée pendant les XII et XIII siècles.
Au XIIe siècle naissait le mouvement Vaudois qui concrétisait des aspirations religieuses différentes du catholicisme traditionnel. Dérangeant le clergé, les Vaudois de France furent excommuniés en bloc. De nombreuses familles vinrent dans le petit Luberon, d’autres du Piémont sous la protection des seigneurs de Bouliers Cental. La prospérité de la communauté qui occupait deux villes et une vingtaine de villages suscita la jalousie. En 1536, plusieurs habitants de Lourmarin, de Villelaure, de Pertuis, sont arrêtés et brûlés. Le 8 novembre 1540, l’arrêt de Mérindol accuse les Vaudois d’hérésie et autorise que l’on brûle les villages et exécute hommes, femmes et enfants. Suspendu par ordre du roi François 1er, l’arrêté sera mis en application dès 1543 sous la bannière du Baron d’Oppède qui vouait une haine particulière au Vaudois et à la Baronne de Cental. Celui-ci se chargea de la triste besogne avec un grand zèle. Ce seront les massacres de Cabrières et de Mérindol. Quelques 3000 vaudois et beaucoup de catholiques périrent dans des atrocités épouvantables. Après le massacre du Luberon, les derniers vaudois se convertirent au protestantisme. Quant à la ville de Mérindol, elle est devenue et restée un des hauts lieux de cette religion. Mais, partout dans la région, on pourra remarquer les traces des Vaudois et de leurs bourreaux.
Sur le chemin des écoliers
Au départ de Cavaillon, nous empruntons la D2 en direction de Robion. Ce matin il fait beau et bon, comme toujours ici pourrions nous ajouter. Pour les amateurs de randonnées à pied ou à VTT nous conseillons la route des Crêtes, une route très étroite au départ de Cheval Blanc qui grimpe dans les hauteurs pour surplomber toute la région. Elle est en partie fermée à la circulation mais de toutes manières, l’emprunter avec un camping car est illusoire. Du belvédère, le panorama est magnifique et l’on découvre la vallée du Courbon et celle de la Durance. De là, nous ferons à peine 5 km quand nous obliquerons à droite sur la petite route qui mène aux Taillades, un petit village qui tire son nom des anciennes carrières. Les Taillades, c’est la banlieue riche de Cavaillon.
Le moulin sur le canal est assez typique tout comme le château. La journée sera déjà bien entamée quand nous redescendrons. Un saut de deux kilomètres et c’est Robion. L’histoire de ce petit village est très ancienne. Nonobstant la préhistoire, dont les traces sont présentes partout dans la région, l’époque gallo-romaine a marqué de son emprunte le territoire de la commune. Il a été trouvé de nombreuses pièces de monnaies, des tessons de porterie. Toutefois, c’est surtout le moyen âge, à l’époque des guerres de religion que Robion. A pris un certain essor. Aujourd’hui le village est paisible. Chaque jour, près de la poste et de l’église, les joueurs de pétanques se rencontrent. En se baladant à pied dans les ruelles on peut pousser jusqu’au théâtre de verdure qui demeure un des lieux culturels de la région dès le printemps.
IL faut pousser jusqu’à Maubec pour faire notre première halte. Sur le versant Ouest du vieux village, se trouve le camping municipal. Des bornes et des emplacements pour les campings-car sont prévues. A la belle saison, on y parle néerlandais, l’allemand ou l’anglais. Aucun chauvinisme par là mais force est de constater qu’à l’endroit les étrangers apprécient la région. C’est vrai que le village est superbe tout comme ses environs immédiats. D’ailleurs, les Vététistes comme les marcheurs sont très nombreux à fréquenter les chemins communaux. Tout au bout du village, dans un endroit protégé, on peu observer une colonie d’oiseaux assez rare. En effet, le Guêpier d’Europe a trouvé refuge dans les cavités des falaises sablonneuses qui bordaient l’ancienne décharge ! Nous nous installerons au camping « Royère du Prieuré » avant de partir à la découverte de vielles pierres en montant jusqu’au château qui est aujourd’hui une résidence privée.
La vue est superbe en descendant jusqu’au nouveau village. On poussera jusqu’au Saint-Pierre ou l’on prendra un rafraîchissement. C’est le seul café de Maubec et les patrons se montrent très dynamiques. A longueur d’année, ils organisent des soirées à thèmes. Pas de droit d’entrée et les consommations n’augmentent pas pour autant : on serait presque sur une autre planète !
Oppède le vieux
Construit au sommet d’un éperon rocheux, Oppède le vieux ne laisse personne insensible par son charme. Des personnalités et des artistes ont été séduites par ce village fait de vielles pierres, de maisons biscornues et de ruelles étroites. D’ailleurs la circulation est interdite à tout véhicule et des parkings sont prévus. Il suffit ensuite de suivre les chemins balisés pour grimper jusqu’à la collégiale (XII). Notons que le village est plutôt exposé au Nord et que la montée se fait à l’ombre. De ce fait, il règne une certaine fraîcheur toute la journée. Si les premières preuves d’occupation par l’homme remontent à l’époque romaine, le site d’Oppède est devenu rapidement une place forte. Mais c’est véritablement au XVI siècle que le village prend son essor. L’église est construite et le château fortifié. Le fief papal passe ensuite aux mains des Barons d’Oppède dont le plus célèbre orchestra les massacre des Vaudois. Nous redescendrons et prendrons la D188 pour rejoindre Ménerbes à travers les vignobles. Un petit conseil : En fonction de la longueur du véhicule, il peut être préférable de contourner le village par la D103. Un grand parking accueille les camping-cars sous la route de l’autre coté du lavoir. Ensuite il faut grimper à pied quelques centaines de mètres pour accéder au centre du village qui mérite une petite pause. Avant de quitter Ménerbes, il faut faire le détour par le musée du tire-bouchon. Celui-ci est original. Plus de 1000 tire-bouchons sont réunis et exposés dans ce musée. Les plus vieux datent du 17e siècle. En fer forgé à la main pour les premiers, en or massif, en argent pour les plus précieux ou sublimés en art décoratifs par le sculpteur César, la collection de ces ustensiles usuels est unique. Enfin, dans un autre registre mais réellement d’une grande beauté, sur la route de Lacoste (par la D 109), voici L’abbaye de Saint Hilaire.
Elle se situe non loin de Ménerbes dans le Vallon de la Valmasque, au pied d’une falaise, à l’abri du Mistral. Cet ancien prieuré qui date pour partie du 13e siècle est inscrit aux monuments historiques. Son propriétaire le restaure depuis quelques années. Entouré d’un jardin et d’une oliveraie, l’Abbaye se compose d’une chapelle et de bâtiments claustraux.
Les entrées de grottes apparaissent dans les murs, par endroits, notamment dans le cloître ainsi que dans les jardins le long de la falaise. ( Il faut laissé le camion sur la route et faire un peu de marche à pied pour l’atteindre car le gabarit est trop faible pour un accès direct )
Lacoste
Quelle histoire que celle de Lacoste, un village qui encore à notre époque, attire touristes, célébrités et paparazzi ! Bâtis sur un site très ancien le village jouit d’une situation exceptionnelle. Exposé au soleil mais à l’abri du Mistral, près de sources, de carrières de pierres calcaires, entouré de vignoble et de champs, Lacoste et ses habitants ont toujours été prospères malgré les événements tragiques qui ont décimé sa population à plusieurs reprises. Ce furent les épidémies, la peste, puis les guerres… et encore le massacre des Vaudois qui habitaient majoritairement le village. Mais Lacoste, c’est aussi le château, celui du marquis de Sade. Au sortir de ce charmant village, nous pourrons poursuivre sur la D109 en direction de Bonnieux ou emprunté la D108 pour faire un crochet jusqu’au pont Julien.
Cet ouvrage construit par les romains est encore parfaitement conservé. Aujourd’hui, le site baigné par le Calavon (quand il n’est pas a sec) est protégé et réservé à la promenade pédestre ou cycliste. De là nous pourrons rejoindre Bonnieux, une bourgade typique de la région que nous traverserons pour nous diriger sur Buoux. De la route qui serpente dans la montagne, la vue sur les champs est superbe mais c’est surtout à proximité des hautes falaises qu’est le spectacle. Des que le temps le permet, les amateurs d’escalade grimpent le long des parois abruptes tel des hommes araignées. La petite route, parfois étroite, se finit en impasse. Elle donne cependant accès au GR9 qui offre également de belles promenades pédestres. Nous redescendrons par la D232 en direction de Saigon pour rejoindre Rustrel et plus exactement le Colorado provençal et ses carrières d’Ocre.
Le Colorado Provençal
Adossé au pied du Plateau d’Albion, ( un site réputé au point de vue stratégique ) Rustrel est un minuscule village qui mérite largement le détour notamment pour ses falaises d’ocre que l’on appelle « Le Colorado »
L’exploitation de l’ocre a débutée il y a un siècle environ. Elle permit à Rustrel d’être un centre important de production et de participer à la révolution industrielle de la région. Aujourd’hui, après un long déclin, l’exploitation du site a cessé. Toutefois, mis en valeur par l’aménagement du site, le Colorado Provençal a entamé une deuxième vie en s’ouvrant aux touristes. La palette de couleurs et de formes offertes par ce paysage extraordinaire émerveille les visiteurs. Le village de Rustrel est dominé par un beau château du XVII° qui a été restauré récemment. Il abrite un gîte d’étape. Rustrel possède également une piscine ouverte tout l’été et l’on y produit un vin des côtes du Ventoux très réputé ! L’autre village qui doit sa réputation aux ocres est Roussillon. On le rejoindra facilement par la N 100 en passant par Apt, la sous préfecture du Vaucluse ou, si l’on préfère un itinéraire plus bucolique par Saint Saturnin Lès Apt. ( D179 puis D171).
Bienvenue à Roussillon.
Classé parmi les plus beaux villages de France, Roussillon est situé au cœur du plus grand gisement d’ocre du monde. Dans ce village atypique, l’ocre est partout. Dans le paysage de falaises aux couleurs flamboyantes, sur les murs des maisons, jusqu’au cœur des hommes que le pigment a fait vivre jusqu’au milieu du 20e siècle.
L’aventure industrielle qu’a connue la région s’est véritablement épanoui à Roussillon avec notamment la société des Ocres Mathieu devenue aujourd’hui le Conservatoire des Ocres et Pigments Appliqués. Un circuit pédestre ( payant) emmène le visiteur jusqu’à la chaussée des Géants. Le panorama est superbe et attire la foule dès les beaux jours. De nombreux artistes, peintres et sculpteurs exposent dans des galeries disséminées dans les ruelles et escaliers du village. Il suffit de pousser la porte d’une échoppe pour découvrir des merveilles.
Gordes
De Gordes, on domine toute la vallée et l’on découvre d’un seul regard les monts du Luberon en un panorama digne des plus belles cartes postales. Mais ce lieu chargé d’une histoire que l’on peut lire dans ces pierres, à chaque détour d’une ruelle ou d’une porte, à chaque escalier nous semblera cependant « dénaturé ». Ceux qui font le tourisme d’aujourd’hui n’ont pas conservé l’identité de ce village pourtant magnifique. Si la beauté reste, l’atmosphère n’y est plus.
Les Bories
L’origine des Bories, ces petits bâtiments bâtis en pierre sèche empilées les une sur les autres sans mortier, remonte aux Ligures qui peuplèrent la région plusieurs siècles avant notre ère. La construction de cet habitat traditionnel qui utilisait les matériaux trouvés sur place s’est perpétuée jusqu’à nos jours. Un village de Bories situé non loin de Gordes a été restauré entre 1969 et 1976. Il apparaît aujourd’hui tel qu’il était quand, il y a 150 ans environ, ses habitants l’ont abandonné.
En redescendant sur le Coustelet pour rejoindre Cavaillon, on ne manquera pas trois petits musées. Le premier est celui de l’huile d’olive. Au milieu d’une petite oliveraie, en plein soleil, la petite bâtisse est toute fraîcheur à l’intérieur. On y verra le pressoir, découvrira la fabrication du précieux liquide mais également de nombreux produits dérivés de l’huile comme le savon. Le second musée peut surprendre. Le Moulin des Bouillons est privé. Dans ces jardins ombragés, à l’accès libre c’est une exposition d’art moderne, dans ces murs c’est une exposition plus conventionnelle puis dans un autre bâtiment figure un vieux pressoirs et un bélier et quelques belles pièces antiques. Enfin, on ne saurait traveser le pays de la lavande s’en s’arrêter à son musée. Il est à Coustelet même sur la route de Gordes. Pour finir cette balade au pied des monts du Luberon, nous ferons une dernière halte à L’Isle sur Sorgue. Petite ville très sympathique aux nombreux moulins à eau, c’est le paradis des antiquaires et des petits restaurants. Toutefois, le but de notre visite gourmande n’est pas une de ces bonnes tables alignées sur les rives de la Sorgue mais une boutique spécialisée dans les recettes à base d’huile d’olive et de pigments. Son nom ? Les Délices du Luberon. Faites y un saut pour déguster la Tapenade !
La cuisine en Luberon
Le Luberon étant un peu le verger de la France, la cuisine et les spécialités régionales sont, de ce fait, saisonnières. En mars, début avril, le brun des bigarrots encore en bourgeons contraste avec le blanc des oliviers en fleurs. En été, ce sera le melon, les fruits, (cultivés pour l’industrie du fruits confits à Apte ) les tomates, les asperges… les poissons de rivières. En automne viendront les champignons, puis le gibier jusqu’en hiver. Pour noël, on dégustera les cardes bossues, blanchies par ensevelissement et cuisinée à la sauce blanche. Les escargots aussi, Il seront préparés à la « sucarello ». Le colimaçon du petit gris est perforé avant cuisson. IL suffit ensuite d’aspirer pour déguster.
Les bonnes tables La petite Maison de Cucuron Au cœur du Luberon, non loin de Buoux, la chef de la Petite Maison, Eric Sapet propose une cuisine du marché où les plus beaux produits de la saison conservent les belles saveurs provençales d’autrefois. Et lorsqu’il nous en parle on a qu’un désir : s’installer à table. Pl Etang 84160 Cucuron tel. : 04 90 68 21 99
Aire de stationnement.
La région est très touristique et les aires de stationnements ne manquent pas. Chaque village dispose d’un parking où il est possible de passer la nuit. Toutefois, sur certains parkings en été, la densité des camions est telle que c’est pire que le périphérique parisien à 6 heures du soir.
Aires de Service
Gordes : Accès derrière la gendarmerie Maubec : sur Camping municipal Saint Saturnin lès Apt : Sur Camping les Chênes Blancs
Offices de tourisme
Espace tourisme création et terroir
466 av Canebière 84 460 Cheval Blanc tel. : 04 90 04 52 94
Apt
Office de tourisme
20 av Philippe de Girard 84 400 Apt tel. : 04 90 04 64 30
Gordes
Office de tourisme
Pl Château 84220 Gordes tel. : 04 90 72 02 75
Roussillon
Office de tourisme
Pl de la Poste 84220 Roussillon tel. : 04 90 05 60 25
Conservatoire des ocres
Anciennes usine Mathieu
D104 Roussillon 84 220 tel. : 04 90 05 66 69
Camping
les Royères du Prieuré
Vieux village 84 660 Maubec tel. : 04 90 76 50 34
Les Chênes Blancs
Rte Gargas qua Campagne Pavie 84490 Saint Saturnin les apt tel. : 04 90 74 09 20